Le mariage de Figaro

Acte I scène 2

 

 

Situation : 1er monologue de Figaro, suit moment de choc (car vient de comprendre les

intentions du comte). Mais ce monologue très différent du 2ème (acte V) où Figaro plutôt amer, il se pose nombreuses questions.

Plan :

Axe I : Texte porteur des émotions de Figaro

Aurait payé risques encourus par adultère + enfants bâtards.

Là Figaro souligne rapports dégradants pour Suzanne " ambassadrice de poche ".

 

Axe II : Ce texte fait apparaître une situation de communication

Figaro ici accompagne sentiment d’indignation par des interpellations des principaux accusés et donc se met dans situation de dialogues fictifs. Fin s’interpelle lui-même.

" compagnon ministre " référence compagnons, artisans qui voyageaient pour apprendre leur métier. Insiste sur manque de crédibilité comte dans ce métier ® a jamais appris ça.

" m’en donner à garder ", " joli chemin " antiphrases ® syllepses = jeu de mots, sarcasmes

" c’est trop de moitié " citation de Tartuffe mais un peu détournée de son sens. A l’origine Orgon (père) dit ça à propos de Tartuffe qui veut lui rendre une partie des dons que lui fait Orgon (" c’est trop, me disait-il, c’est trop de la moitié ").

Durant tout dialogue fictif avec comte ironie Figaro s’exprime à travers son échauffement progressif : effet de sonorité " ant " ex crottant échinant accroissement …

" compagnon ministre " référence compagnons, artisans qui voyageaient pour apprendre leur métier. Insiste sur manque de crédibilité comte dans ce métier ® a jamais appris ça.

" m’en donner à garder ", " joli chemin " antiphrases ® syllepses = jeu de mots, sarcasmes " c’est trop de moitié " citation de Tartuffe mais un peu détournée de son sens.

Durant tout dialogue fictif avec comte ironie Figaro s’exprime à travers son échauffement progressif : effet de sonorité " ant " ex crottant échinant accroissement …

Figaro devient metteur en scène, se montre décidé, va pas perdre de temps.

Toutes ces interpellations mettent déjà public dans l’ambiance de pièce, installe légèreté et gaieté.

 

Axe 3 : Ironie de Figaro donne le ton de la pièce, le comique

Dans ce texte Figaro ne fait pas que pester contres ses 2 opposants (avec sarcasmes …) on a aussi des éléments qui tempèrent vigueur de ses paroles plutôt révoltées.

 

Conclusion

Texte s’anime en multiples dialogues,… Ce monologue, encore scène d’exposition qui donne aussi ton dans les relations maître/valet. Même si on n’a pas encore vu comte, on connaît déjà un peu son caractère à travers paroles Suzanne et Figaro(tracé son portrait) qu’on cerne à peu près, car apprend à les connaître depuis S1.

Figaro dans cette scène indique structure de l’action (son programme), on perçoit donc principaux protagonistes.

® Choses très nettes dès S2 ; Figaro revendique son rôle = meneur de jeu, stratège.

 

Acte I scène 7 « " avec mes paroles perdues. "

 

Situation : Marceline réclame droit de mariage à Figaro, ce que dans intérêt Bartholo aussi pour que Suzanne aille avec comte. Suzanne vient de s’expliquer avec eux et Chérubin attendait que seule pour dire au revoir.

Plan :

Scène d’expos continue présentation personnages et de la situation. Ici 1ère apparition Chérubin qui élément déterminant de intrigue.

 

Axe I : Vivacité du passage (volonté d’entretenir intérêt)

Plan en 4 parties montre intentions Beaumarchais avec contraste dans tempos, rythmes chaque partie son propre ton.

Petit ralentissement pour évocation comtesse ® montre déjà sentiments, plainte.

Ruban volé : beaucoup mouvement (aussi engagé par didascalies) Õ jeu de scène. Change encore, plus varié, moins unité de ton. Þ ensemble léger avec vivacité et marivaudage : réponse ironique Suzanne " heureux bonnet et fortuné ruban " ® hypallages(transfert de adjectif qualificatif). Rythme soutenu.

Toute scène repose sur changements de rythmes : alternance rapide lent rapide lent. Plein de mouvements, phrases brève inachevées, elliptiques et plus longues ® rythme trépidant, plus jeu scénique typique style de Beaumarchais ; révèle déjà optique théâtrale de pièce.

 

 

 

 

Axe II : Chérubin

Public fait connaissance avec lui. Mais aussi donne atmosphère 18ème, rapports Chérubin /autres.

Pour Fanchette (nom révélateur = petite fille) insiste sur fait que cousine de Suzanne (" rôle d’innocente " ® subtilité, car en fait pas du tout innocente).

Pour comte " il ", pas du tout respectueux, montre rapports tendus, même si crainte car a seul autorité. Plus montre excès de colère et caractère suspect de ses intentions " il m’a trouvé … dans une fureur … ".

Pour comtesse très différent, personnage central absent : " madame, ma belle marraine " ® emploi possessif, souligne beauté ; " elle, la " ® ici pronom laudatif (appellatifs disparaissent dans tirade.

A travers tout ça découvre différentes facettes Chérubin, ses rapports avec autres.

Axe III : Suzanne

On la découvre aussi là, apparaît comme camériste et en plus presque femme du monde : inspirée du marivaudage, (Suzanne vient de Molière /Marivaux), grande aisance dans discussion, capable aborder nombreux sujets comme amour, psychologie, intelligente ; pas que servante car même attitude que comtesse à part spontanéité et mots plus populaires.

Beaumarchais ici abandonne une des exigences théâtre classique : adapter langage des personnages à leur situation et leur condition. Suzanne est donc présentée très différemment des soubrettes traditionnelles. Auteur s’éloigne de caricature traditionnelle des servantes pour montrer cette catégorie sociale sous un autre jour.

 

Acte II scène 1

 

 

Situation : Dans l’acte I on apprend ce qui empêche le mariage : comte qui veut Suzanne et Marceline qui veut épouser Figaro. Histoire avec Chérubin qui chassé 2 fois.

Plan :

 

 

Axe I : les relations entre la comtesse et se servante

Evoque Chérubin pour la protéger, lui faire penser autre chose et la flatter. Veut toucher comtesse : discours direct, rythme rapide, expressions imagées montrent aspects naïfs, et traits de l’enfance " c’était un lion, ses yeux brillaient … forçant sa petite voix ". Récit caractérisé par gaieté, mime, parodie. Suzanne se moque Chérubin Þ espièglerie de servante qui provoque trouble chez comtesse

Récit Suzanne pour réparer la goujaterie du comte mais montre bien limites de ce flirt car Chérubin = enfant et éprouve adoration naïve, innocente pour Rosine donc pas grave (sans conséquences ? !).

Suzanne prend toute son ampleur : caractère très fin et délicat, éprouve compassion pour comtesse, et se montre comme vraie amie pour elle. Plus la protège en traçant clairement limites de " amour " pour Chérubin.

 

Axe II : personnage de la comtesse

Lucide, pas d’illusions sur avenir, comme si prenait conscience de ce qui se passe " il ne m’aime plus du tout " ® cri du cœur. Parle au passé composé de leur relation, généralise attitude comte à tous hommes " comme tous les maris … les hommes sont bien coupables " (phrases nominales) « ici toute philosophie de l’amour, idée que manifestation constante et démesurée de amour stoppe désir hommes, les fait fuir. Néanmoins devant Suzanne fait comme si situation banale, veut garder certaine dignité et constance Þ paraît presque détachée, indifférence que feinte.

Fin texte se parle à elle-même, son espace intérieur Þ grande place de implicite (points suspension) peut laisser présager 3ème volet. Mais retour réalité avec Figaro Þ atmosphère se détend près moment d’intimité plus douloureux avec alternance rêve /colère. Gaieté reprend dessus.

Perçoit femme avec profondeur, sentiments qui s’opposent…

 

Axe III : Enjeux(intérêt) dramaturgiques de la scène pour la suite

Scène caractérisée par variété avec un coup dramatique, un coup gai (digne de comédie) Þ pour spectateur entretient intérêt, pas le temps de se lasser, change tout temps, pas le temps souffler.

 

… Style de Beaumarchais : mélange des genres ici avant goût ton dramatique. Scène annonce 3ème volet de tragédie.

Acte II scène 20

 

 

Situation : comte soupçonne comtesse d’avoir reçu son amant, à cause Figaro qui mis au point plan pour rendre comte jaloux. Au milieu tout ça comtesse a du gagner temps pour que Chérubin ait temps de sauter par fenêtre. Tout ça dans chambre de comtesse qui est envahi fur et mesure qu’on avance dans acte II.

Plan :

 

Axe I : Montée de tension dramatique puis relâchement

Scène fait apparaître volonté Beaumarchais de mélanger genres dans comédie.

Dès intervention femmes chose encore plus claires : c’est amorce du relâchement avec phrase de Suzanne " va mon pauvre Figaro ! n’use pas ton éloquence en défaites ; nous avons tout dit. " là tension tombée car phrase plus longue avec ton dérisoire ® fausse complicité avec comte ; ça montre leur duplicité.

Langage familier : " et quoi dit ? " relève de farce donc suscite rire + " Ah pécaïre ! " de Suzanne. Fin jeu de mots " badinage consommé " = badinage (vrai ?) (plaisanterie légère qu’on fait avec enjouement) à propos Suzanne ou comtesse. Tout ça rend légèreté de scène. + rires de comtesse.

Enfin évocation Bazile (sans enjeu) qui dans pièce sert que dans contexte ludique = maître clavecin de comtesse, ses allusions entraînent dans ce domaine.

Dans moments plus dramatiques toujours du comique. Beaumarchais provoque tension ; s’amuse transgresser règles théâtre Þ maître de la dramaturgie, pour l’intérêt (spectateur tenu en haleine).

Axe II : Rapports Figaro/comte : défaite comte

Scène a valeur dramatique, la révolte du valet se met en place ; ici inversion des pouvoirs avec supériorité Figaro. En plus scènes où valet domine séduisent public : référence carnaval, jour des Saturnales chez romains … Spectateurs peuvent s’identifier à Figaro, révoltes s’incarnent dans cette inversion : valet s’impose Þ source méditation (similitude, différence, complicité, duplicité dans relation des deux hommes).

Axe III : Complicité des femmes qui dominent

Dès AII S1 Suzanne très proche de comtesse, la défend, la protège. On voit solidarité entre les deux. S’allient Þ plus fortes.

Suzanne elle pose questions à Figaro ® elle met les choses en place, devient stratège plus Figaro qui déjà dépassé par événements. On voit apparition de dominance des femmes qui augmente tout au long de pièce, optique un peu " féministe " de comédie de Beaumarchais. Auteur toujours style avec rapidité, revirements de situation … pour tenir en haleine.

Acte III scène 5 de " Quel motif avait la comtesse " « " comme dit la chanson du bon roi "

 

Situation : Tout acte 3 sur procès de Marceline contre Figaro pour qu’il l’épouse. Ici comte apprend que Suzanne a informé Figaro des intentions comte, donc décidé lui faire perde procès. Montre son autorité dans justice. Début de scène public connaît intentions Figaro et comte

Scène manque vraisemblance (aucun intérêt pour Figaro ni pour l’autre), car Figaro perd avantage acquis s’est dévoilé. Que virtuosité Beaumarchais justifie : multiplication des obstacles.

Plan :

 

Axe I : Joute verbale

" je ne serai pas courrier étrenné des nouvelles intéressantes " ® périphrase. " feindre d’ignorer ce qu’on sait… " ® oxymores. Tous procédés pour dire ce qu’il pense même si un peu de façon détournée, comte pas dupe.

Mais Figaro montre que pas prêt d’être dupé.

 

Axe II : Image que donne scène de la société, son procès

Beaumarchais pas révolutionnaire mais critique certains aspects dans société de l’époque. Figaro a expérience de vie, lucidité. Dans relation maître/valet, il exprime comment sent choses, utilise formes générales (car peut pas viser directement comte) : pronom indéfini, maximes (phrase très générale, brève et frappante) " médiocre et rampant et l’on arrive à tout ".Figaro exprime un peu voix du Tiers Etat.

 

Axe III : Vision satirique de pratique politique

Beaumarchais fait lui-même expérience de diplomatie, ici mêmes accents et procédés que Du Bellay (p288 16ème portrait satirique du courtisan de Rome : " marcher d’un grave pas, et d’un grave sourcil, Et d’un grave sourire à chacun faire fête, Balancer tous ses mots, répondre de la tête, Avec un Messer non, ou bien un Messer si ; … et d’un son Servitor contrefaire l’honnête, ").

Là Figaro reprend la façon de voir les choses d’Alceste : lui aspire à identité, l’extrême franchise (ce qui dangereux), se dresse contre hypocrisie et indifférenciation des hommes (restent des on…).Donc ici référence Molière + inscrit valet dans bonheur conjugal (nouveauté). Figaro montre personnalité plus complexe, change de son unique gaieté (moins sautillant) ; cette fois cherche faire plutôt qu’à être, un des changements entre Barbier/Mariage.

Acte V scène 3 « " et partout je suis repoussé "

 

 

Situation : Là Figaro vient d’apprendre que Suzanne a accepté un rendez-vous avec comte. Après avoir triomphé de tous les obstacles à son mariage (procès, retrouve ses parents, accord du comte qui signé contrat …), il se retrouve devant la trahison de sa bien-aimée qui en réalité a tout combiné avec comtesse pour duper comte. Dans acte V, seule chose importante billet que reçoit comte ; le reste danse … (diversité).

 

Plan :

 

 

Axe I : les différentes tonalités du monologue

Didascalies apprennent que dès début Figaro seul, ce monologue un des plus longs du théâtre. Beaumarchais trouvé manière de rendre agréable, a surmonté difficulté de l’ennui. Ici malgré ralentissement action pas ennuyeux.

3ème partie : rupture du rythme " on vient " ; changement subit ralentissement (phrases plus longues) mouvement retour sur soi (prédominance je) ® réflexion amère, étonnement sur destinée Þ long passage narratif. Montre son incompréhension. Tonalité plus lyrique mais en contraste avec réalisme vocabulaire.

Figaro dans crise, fait le point sur sa vie ; action subit ralentissement modéré (car rythme assez rapide). Pas d’ennui car grande variété dans ce monologue.

 

Axe II : Critique de société

 

Axe III : Figaro

 

Fin pièce montre dans dernier moment plus dramatique, donne aperçu du nouveau caractère Figaro (aussi pour Mère coupable). Là où critique à apogée.