Le mariage de Figaro
Acte I scène 2
Situation :
1er monologue de Figaro, suit moment de choc (car vient de comprendre les
intentions du comte). Mais ce monologue très différent du 2ème (acte V) où Figaro plutôt amer, il se pose nombreuses questions.
Plan :
- attendrissement sur Suzanne sa bien-aimée
- 3 dialogues fictifs
- son programme d’action, Figaro = dramaturge, il organise l’action.
Axe I : Texte porteur des émotions de Figaro
- ponctuation
: phrases nominales, points d’exclamation…
- amour pour Suzanne = gaieté
: avec style sautillant, promesse rapport conjugal heureux. " Mais sage " renvoie à ce qui s’est passé avant (baisers). Montre que Figaro reste sur sa fin, mais d’un autre côté ça prouve que Suzanne va pas le tromper plus tard, restera fidèle car son amour est encadrée par la sagesse.
- Autre émotion
: évocation de ce qui aurait pu se passer Þ
colère, indignation. Figaro s’imagine doublement trompé si n’avait pas su. Utilisation formules imagées : " vous compagnon ministre ; moi casse-cou politique, et Suzon, … ", " vous, daignant concourir à l’accroissement de la mienne ! ".
Aurait payé risques encourus par adultère + enfants bâtards.
Là Figaro souligne rapports dégradants pour Suzanne " ambassadrice de poche ".
Axe II : Ce texte fait apparaître une situation de communication
Figaro ici accompagne sentiment d’indignation par des interpellations des principaux accusés et donc se met dans situation de dialogues fictifs. Fin s’interpelle lui-même.
- S’adresse au comte
: défini de façon plaisante " cher Monseigneur " ®
ironie car impossible dire ça directement au maître si présent.
" compagnon ministre " référence compagnons, artisans qui voyageaient pour apprendre leur métier. Insiste sur manque de crédibilité comte dans ce métier ®
a jamais appris ça.
" m’en donner à garder ", " joli chemin " antiphrases ®
syllepses = jeu de mots, sarcasmes
" c’est trop de moitié " citation de Tartuffe mais un peu détournée de son sens. A l’origine Orgon (père) dit ça à propos de Tartuffe qui veut lui rendre une partie des dons que lui fait Orgon (" c’est trop, me disait-il, c’est trop de la moitié ").
Durant tout dialogue fictif avec comte ironie Figaro s’exprime à travers son échauffement progressif : effet de sonorité " ant " ex crottant échinant accroissement …
- Dialogue avec Bazile
: Figaro l’écrase. Tout de suite voit que Figaro le plus fort et pas question que Bazile, qui voulait le doubler parvienne à ses fins. Termes imagés : " fripon mon cadet ", " clocher devant les boiteux " ®
vient proverbe (= s’essayer à quelque chose devant un expert).
" compagnon ministre " référence compagnons, artisans qui voyageaient pour apprendre leur métier. Insiste sur manque de crédibilité comte dans ce métier ®
a jamais appris ça.
" m’en donner à garder ", " joli chemin " antiphrases ®
syllepses = jeu de mots, sarcasmes " c’est trop de moitié " citation de Tartuffe mais un peu détournée de son sens.
Durant tout dialogue fictif avec comte ironie Figaro s’exprime à travers son échauffement progressif : effet de sonorité " ant " ex crottant échinant accroissement …
- Figaro s’interpelle lui-même
. Mais fait rupture " dissimulons " pour dévoiler au public ses intentions, présente son programme d’action : série d’infinitifs comme liste ®
rythme soutenu, ça fixe les actions Þ
dynamisme, vigueur
Figaro devient metteur en scène, se montre décidé, va pas perdre de temps.
Toutes ces interpellations mettent déjà public dans l’ambiance de pièce, installe légèreté et gaieté.
Axe 3 : Ironie de Figaro donne le ton de la pièce, le comique
Dans ce texte Figaro ne fait pas que pester contres ses 2 opposants (avec sarcasmes …) on a aussi des éléments qui tempèrent vigueur de ses paroles plutôt révoltées.
Humour de Figaro : se met en scène avec humour, envisage son propre rôle, sans trop complaisance Þ
sourire du public. Utilise expressions imagées assez drôles. Figaro se présente lui-même, et son rôle sous jour plaisant (pour public) et drôle ®
cocu : " fouette courrier " …
Autodérision : Figaro se présente pas toujours de façon la plus reluisante, donne image de lui peu à son avantage (comprend un peu tard sa naïveté, s’imagine l’Angleterre …).
Dédoublement de son personnage façon dont il s’adresse aux autres personnages et à lui-même : " Monsieur le Comte ", " Monsieur Figaro ". Ca conditionne public qui entre dans atmosphère, donne ton de la pièce : léger, comique ; ce qui convient à une comédie.
Conclusion
Texte s’anime en
multiples dialogues,… Ce monologue, encore scène d’exposition qui donne aussi ton dans les relations maître/valet. Même si on n’a pas encore vu comte, on connaît déjà un peu son caractère à travers paroles Suzanne et Figaro(tracé son portrait) qu’on cerne à peu près, car apprend à les connaître depuis S1.
Figaro dans cette scène indique structure de l’action (son programme), on perçoit donc principaux protagonistes.
®
Choses très nettes dès S2 ; Figaro revendique son rôle = meneur de jeu, stratège.
Acte I scène 7 «
" avec mes paroles perdues. "
Situation :
Marceline réclame droit de mariage à Figaro, ce que dans intérêt Bartholo aussi pour que Suzanne aille avec comte. Suzanne vient de s’expliquer avec eux et Chérubin attendait que seule pour dire au revoir.
Plan :
- L299 «
L314 renvoi du comte, rapidité, style direct
- L315 «
L326 rapports amoureux avec comtesse
- L327 «
L342 épisode ruban volé, jeu scène
- L243 «
L360 tirade lyrique de Chérubin , ton plus exalté
Scène d’expos continue présentation personnages et de la situation. Ici 1ère apparition Chérubin qui élément déterminant de intrigue.
Axe I : Vivacité du passage (volonté d’entretenir intérêt)
Plan en 4 parties montre intentions Beaumarchais avec contraste dans tempos, rythmes chaque partie son propre ton.
- Récit scène avec comte
et fin triste pour Chérubin. Récit vivant (alerte), discours direct, phrases courtes, ellipses, beaucoup ponctuation (exclamations, points suspension) + surprise Suzanne. Que certains détails " il m’a trouvé " ®
? " dans une fureur " ®
pas adjectif qualificatif, suggère violence de scène + futur indicatif " vous ne coucherez pas… " ®
mode réalité donc le plus autoritaire, ordre toujours exécuté.
Petit ralentissement pour évocation comtesse ®
montre déjà sentiments, plainte.
- Chérubin et l’amour
(partie 2 et 3) D’abord évocation comtesse qui suggestive, sensuelle rompt avec rythme de réplique Suzanne " comment ce n’est plus pour ma maîtresse que vous soupirez … ? " Puis 3ème femme Fanchette. Voit Chérubin désorienté, ému Þ
phrases courtes, elliptiques, exclamatives. + tirade émue et sensuelle " la voir, lui parler … " å
rythme plus lent (repos après récit avec comte).
Ruban volé
: beaucoup mouvement (aussi engagé par didascalies) Õ
jeu de scène. Change encore, plus varié, moins unité de ton. Þ
ensemble léger avec vivacité et marivaudage : réponse ironique Suzanne " heureux bonnet et fortuné ruban " ®
hypallages(transfert de adjectif qualificatif). Rythme soutenu.
- Tirade lyrique
. Différent du reste, allongement de phrase donc rythme plus lent. Avec 1ère tirade " je te donnerai ma romance …amuser mon cœur " on a protase = partie montante (31 syllabes et pour prof 21) et apodose = partie descendante (21 syllabes). 2ème tirade pareil, phrases longues …
Toute scène repose sur changements de rythmes : alternance rapide lent rapide lent. Plein de mouvements, phrases brève inachevées, elliptiques et plus longues ®
rythme trépidant, plus jeu scénique typique style de Beaumarchais ; révèle déjà optique théâtrale de pièce.
Axe II : Chérubin
Public fait connaissance avec lui. Mais aussi donne atmosphère 18ème, rapports Chérubin /autres.
- jeu des appellatifs
rendent comptent de ça. S’adresse à Suzanne : " Ah Suzon ", " mon cœur "(plus insistant) ®
familiarité qu’il cherche à obtenir, " Suzanne " quand plus sérieux. La tutoie Þ
rang social supérieur, peut oser.
Pour Fanchette (nom révélateur = petite fille) insiste sur fait que cousine de Suzanne (" rôle d’innocente " ®
subtilité, car en fait pas du tout innocente).
Pour comte " il ", pas du tout respectueux, montre rapports tendus, même si crainte car a seul autorité. Plus montre excès de colère et caractère suspect de ses intentions " il m’a trouvé … dans une fureur … ".
Pour comtesse très différent, personnage central absent : " madame, ma belle marraine " ®
emploi possessif, souligne beauté ; " elle, la " ®
ici pronom laudatif (appellatifs disparaissent dans tirade.
- Marivaudage
qu’il maîtrise car vu autres dans salons. Commence dès fin récit " priver du bonheur de te voir. " Þ
surprise Suzanne. Galanterie pour soubrette comme dans salons aristocratiques à l’époque. Chérubin connaît formules et attitude. Comtesse tout suite centre d’intérêt sur réplique Suzanne Þ
grande maîtrise langage de Chérubin.
- Expression d’une émotion sensuelle et sentimentalité
. " Qu’elle est noble et belle, mais qu’elle est imposante " ®
noblesse morale et physique, beauté différente de jolie, majesté naturelle dans attitude et façon d’être. Peut pas lui manquer de respect c'est à dire pour lui avouer ses sentiments. " la voir, lui parler, l’habiller …, la déshabiller… " très révélateur : gradation dans sensualité (voir nombre syllabes) volonté de Beaumarchais. " amuser mon cœur " ®
expr précieuse, distraire de tristesse cause passion plus sérieuse, profonde ; cynisme (mépris délibéré des principes moraux), montre incertitudes.
- Bilan de ses incertitudes
dès raillerie de Suzanne qui fait rupture. Chérubin très sérieux s’exprime avec beaucoup conviction, ton plus exalté. Voit certaine naïveté et vérité dans analyse lui-même. Verbes sensations " agiter, palpiter, troubler, tressaillir ", noms révélateurs " poitrine, cœur, amour, volupté ". Tirade comme 2 strophes lyriques (comme chant, exprime émotions, sentiments avec style imagé, rythmé ; tout pour rendre évocation plus communicative) : 1ère " mais depuis quelque temps ", 2ème " Enfin le besoin " : plus lent, romantique, exprime mélancolie avec allitérations en " t ", " p " : pour, pressant, tout, parc, ta maîtresse, toi, emporte, paroles perdues. Þ
dernières phrases apparemment dignes de prose de Chateaubriand !
A travers tout ça découvre différentes facettes Chérubin, ses rapports avec autres.
Axe III : Suzanne
On la découvre aussi là, apparaît comme camériste et en plus presque femme du monde : inspirée du marivaudage, (Suzanne vient de Molière /Marivaux), grande aisance dans discussion, capable aborder nombreux sujets comme amour, psychologie, intelligente ; pas que servante car même attitude que comtesse à part spontanéité et mots plus populaires.
- Ironie
: femme, adulte, moins émue donc mène le jeu, bien que dans position sociale d’infériorité. Connaît aussi jeu des salons , a supériorité nette " de me voir ! moi ? c’est mon tour ! ", " son cœur, comme il est familier… ", " vous croyez parler à votre Fanchette ".
- Sait mieux jouer que Chérubin
indignation feinte, raillerie et marivaudage qu’elle maîtrise aussi : " c'est à dire que je ne le suis pas … ", " Hélas l’heureux bonnet et le fortuné ruban " ®
marivaudage, " Amuser votre cœur, petit scélérat… ". Þ
elle a le dessus, pas dupe jeu de Chérubin.
- Sa personnalité
. Suzanne intelligente, esprit d’à propos, langage spontané : car réagit très vite aux effronteries de Chérubin en feignant indignation, colère ; sait manier la langue française avec les hypallages…
Beaumarchais ici abandonne une des exigences théâtre classique : adapter langage des personnages à leur situation et leur condition. Suzanne est donc présentée très différemment des soubrettes traditionnelles. Auteur s’éloigne de caricature traditionnelle des servantes pour montrer cette catégorie sociale sous un autre jour.
Acte II scène 1
Situation : Dans l’acte I on apprend ce qui empêche le mariage : comte qui veut Suzanne et Marceline qui veut épouser Figaro. Histoire avec Chérubin qui chassé 2 fois.
Plan :
- L1 «
L7 début de la discussion sur les infidélités du comte
- L8 «
L31 parenthèse sur Chérubin
- L32 «
L59 retour au thème principal
Axe I : les relations entre la comtesse et se servante
Supériorité conforme à la tradition de la comtesse : elle la tutoie ; Suzanne s’adresse à comtesse avec termes respectueux ; dominance de comtesse qui parle à l’impératif, elle pose les questions et mène conversation en déviant sur page (utilisation du plan). Liens conventionnels entre deux femmes avec supériorité sociale Rosine.
Réelle complicité entre elles, alliance se met en place. Comtesse utilise termes affectifs envers Suzanne ®
témoignent réel attachement ; totale confiance entre elles (intimité rassurante Þ
paroles = secret) " conte moi tout dans le plus grand détail (superlatif absolu)", " je n’ai rien caché " ®
pronom indéfini absolu. Comtesse veut bonheur de soubrette plus retour de son mari Þ
s’allient pour but commun, solidarité féminine.
Suzanne témoigne de cette complicité, car fidèle à sa maîtresse. La console et la rassure avec euphémisme " il voulait m’acheter " ®
pour accabler comte et minimiser gravité fait, Suzanne pas rivale (la corrompre), pour éviter que comtesse se pose questions sur elle-même. Agit avec tact et délicatesse pour pas blesser comtesse.
Evoque Chérubin pour la protéger, lui faire penser autre chose et la flatter. Veut toucher comtesse : discours direct, rythme rapide, expressions imagées montrent aspects naïfs, et traits de l’enfance " c’était un lion, ses yeux brillaient … forçant sa petite voix ". Récit caractérisé par gaieté, mime, parodie. Suzanne se moque Chérubin Þ
espièglerie de servante qui provoque trouble chez comtesse
Récit Suzanne pour réparer la goujaterie du comte mais montre bien limites de ce flirt car Chérubin = enfant et éprouve adoration naïve, innocente pour Rosine donc pas grave (sans conséquences ? !).
Suzanne prend toute son ampleur : caractère très fin et délicat, éprouve compassion pour comtesse, et se montre comme vraie amie pour elle. Plus la protège en traçant clairement limites de " amour " pour Chérubin.
Axe II : personnage de la comtesse
tourments de la comtesse, dès début montre sa douleur : troublée car éprouve encore sentiments pour comte Þ
indications de colère, agitation ; émotions dans ponctuation (exclamations, interrogations, phrases nominales, points suspension), didascalies " se lève et se promène ". On voit bien indignation, peine, chagrin ®
rythme plus haletant peut pas finir ses phrases qui plus courtes (en segments).
Lucide, pas d’illusions sur avenir, comme si prenait conscience de ce qui se passe " il ne m’aime plus du tout " ®
cri du cœur. Parle au passé composé de leur relation, généralise attitude comte à tous hommes " comme tous les maris … les hommes sont bien coupables " (phrases nominales) «
ici toute philosophie de l’amour, idée que manifestation constante et démesurée de amour stoppe désir hommes, les fait fuir. Néanmoins devant Suzanne fait comme si situation banale, veut garder certaine dignité et constance Þ
paraît presque détachée, indifférence que feinte.
Tentation du bonheur, certain attachement pour Chérubin dès début elle art orienter conversation sur lui (avec plan) et entretient par questions ®
prolonger douceur de confidence. Vif intérêt pour tout ce qui touche Chérubin : didascalies " souriant, rêvant… ". Aucune indignation devant hardiesse du page (ruban qui symbole érotique) ce qui serait attendu de part son rang mais complaisance et attendrissement Þ
page la laisse pas indifférente. Heureusement vite stoppée par Suzanne ®
que courts plaisirs. Plus comtesse renonce " Laissons … " se donne courage pour pas céder et points suspensions = ses dernières hésitations.
Comtesse veut agir. Reste pas à se lamenter, choisit action. Femme décidée (comme dans Barbier), promet bonheur à soubrette donc surmonte sa jalousie pour Suzanne (car comte l’a choisie). ®
femme intelligente et généreuse.
Fin texte se parle à elle-même, son espace intérieur Þ
grande place de implicite (points suspension) peut laisser présager 3ème volet. Mais retour réalité avec Figaro Þ
atmosphère se détend près moment d’intimité plus douloureux avec alternance rêve /colère. Gaieté reprend dessus.
Perçoit femme avec profondeur, sentiments qui s’opposent…
Axe III : Enjeux(intérêt) dramaturgiques de la scène pour la suite
lieu de acte II : chambre de comtesse, lieu d’intimité = nid d’amour déserté. Là où confidences sur sujet intime aussi (amour). Opposition monde masculin de chasse (voit par fenêtre). Pendant hommes dehors femmes s’entretiennent sur sujet grave dans intimité.
Précision du complot. Suzanne , comtesse et Figaro (qui absent). Grâce Suzanne qui intelligente, sensible et rassurante plan prend forme. Colère comtesse Þ
vengeance pour protéger soubrette et Figaro, plus considère que seule façon renouer liens avec mari.
Alternance moments douloureux/gais. Parfois pas envie rire car comtesse a peine ®
moment dramatique ; et parfois atmosphère plus légère et détendue (avec Chérubin) = aspects du rêve, romanesque pour comtesse.
Scène caractérisée par variété avec un coup dramatique, un coup gai (digne de comédie) Þ
pour spectateur entretient intérêt, pas le temps de se lasser, change tout temps, pas le temps souffler.
… Style de Beaumarchais :
mélange des genres ici avant goût ton dramatique. Scène annonce 3ème volet de tragédie.
Acte II scène 20
Situation : comte soupçonne comtesse d’avoir reçu son amant, à cause Figaro qui mis au point plan pour rendre comte jaloux. Au milieu tout ça comtesse a du gagner temps pour que Chérubin ait temps de sauter par fenêtre. Tout ça dans chambre de comtesse qui est envahi fur et mesure qu’on avance dans acte II.
Plan :
- L698 «
L718 essais vains pour détourner conversation et comprendre ce qui s’est passé
- L719 «
L739 il avoue tout ce qu’on lui demande
- L740 «
L754 préoccupations des deux couples
Axe I : Montée de tension dramatique puis relâchement
Scène fait apparaître volonté Beaumarchais de mélanger genres dans comédie.
Plan en deux mouvements puis chute : 1ère partie Figaro essaie comprendre, gagne du temps Þ
fait monter tension avec colère croissante comte ; 2ème partie il avoue tout, intervention femmes pour faire retomber tension et fin réussissent ; 3ème partie complicité Figaro/Suzanne et fausse complicité comte/comtesse.
Présence d’éléments dramatiques : Langage, syntaxe . Comte parle avec sécheresse, ironie, dès début tension présente : " vous êtes fort attentif " (d’habitude le tutoie) ici flagornerie (flatterie basse et servile) du comte. Il l’accuse directement avec ton qui supporte pas d’être contré, ton monte : " … que vous avez remis ", utilisation verbes accuser, prouver, mentir. Pose questions de juristes, sûr que lui a raison et aura dernier mot Þ
assurance et froideur : " Qu’as tu à répondre ? ", " que dis tu là-dessus ? " Questions courtes qui cassent. Fin se détend mais " toujours mentir à la fin cela m’irrite ".
Mais gaieté de comédie reste présente. Figaro " je voie avec joie " enferme comte dans contexte festif avec préparatifs du mariage Þ
désamorce drame. Figaro se regarde mentir (dédoublement) " pas moi qui ment… " et garde gaieté habituelle.
Dès intervention femmes chose encore plus claires : c’est amorce du relâchement avec phrase de Suzanne " va mon pauvre Figaro ! n’use pas ton éloquence en défaites ; nous avons tout dit. " là tension tombée car phrase plus longue avec ton dérisoire ®
fausse complicité avec comte ; ça montre leur duplicité.
Langage familier : " et quoi dit ? " relève de farce donc suscite rire + " Ah pécaïre ! " de Suzanne. Fin jeu de mots " badinage consommé " = badinage (vrai ?) (plaisanterie légère qu’on fait avec enjouement) à propos Suzanne ou comtesse. Tout ça rend légèreté de scène. + rires de comtesse.
Enfin évocation Bazile (sans enjeu) qui dans pièce sert que dans contexte ludique = maître clavecin de comtesse, ses allusions entraînent dans ce domaine.
Dans moments plus dramatiques toujours du comique. Beaumarchais provoque tension ; s’amuse transgresser règles théâtre Þ
maître de la dramaturgie, pour l’intérêt (spectateur tenu en haleine).
Axe II : Rapports Figaro/comte : défaite comte
- Figaro aidé par femmes s’en tire assez bien
, manie art de transition pour revenir toujours au mariage. Flatte comte, use emphase (exagération, outrance dans expression) dans 1ère réplique. Tient tête parfois assez insolent, parfois effronteries plus cachées avec hypocrisie…
- Pour pas se mettre dans position faiblesse et
gagner temps utilise répétition des derniers termes prononcés : " la veiller ", " le badinage … est consommé ". Aussi répond questions posées par autres questions : " Quel homme absent ? ", " Et quoi dit ? " ®
fait semblant rien savoir. Þ
exaspération comte.
- Figaro avoue sans avouer manie double langage, se disculpe. S’adresse aussi public qui témoin. Figaro seul complice avec public.
- Deux personnages réfléchissent
sans cesse pour essayer deviner ce que l’autre sait : avec ponctuation, points suspension. Þ
Rivalité entre les deux.
- Comte interrompt Figaro et montre
rapports curieux avec épouse (la surveiller), la nomme par titre. Perd de la crédibilité dans ses propos, favorise Figaro. Son inconstance (libertinage) l’oblige à rentrer dans cercle des valets et livrer bataille contre eux pour obtenir ce qu’il veut, malgré éducation, position sociale…
- Tutoie/vouvoie Figaro ®
traduit
énervement progressif ; comte perd son calme apparent ; utilise expressions comme fripon, l’accuse directement. Parfois effleure vérité sans la toucher vraiment ®
pas complètement idiot, mais trop sûr de lui pour être perspicace. En plus se sent soutenu par femmes, donc prend air très supérieur ; croit avoir battu valet à fin mais se trompe car n’a rien appris.
Scène a valeur dramatique, la révolte du valet se met en place ; ici inversion des pouvoirs avec supériorité Figaro. En plus scènes où valet domine séduisent public : référence carnaval, jour des Saturnales chez romains … Spectateurs peuvent s’identifier à Figaro, révoltes s’incarnent dans cette inversion : valet s’impose Þ
source méditation (similitude, différence, complicité, duplicité dans relation des deux hommes).
Axe III : Complicité des femmes qui dominent
Dès AII S1 Suzanne très proche de comtesse, la défend, la protège. On voit solidarité entre les deux. S’allient Þ
plus fortes.
Ici Suzanne plaint Figaro, elle vient à son secours en feignant de soutenir comte. Fait longues phrases explicatives pour le mettre au courant. Grâce elles Figaro se tire d’affaire.
Font semblant être du côté comte (lui donnent beau rôle), le laissent croire qu’il sait tout, le flattent Þ
très sûr de lui, pense plus à d’autres manigances de leur part donc plus grande liberté d’action, peuvent mieux le duper. Pour ça ont aussi comme si contre Figaro en le dévalorisant " ce pauvre garçon … ", " va mon pauvre Figaro ". En plus ça diminue importance du mensonge.
Fin deux dans deux apartés : femmes mènent conversation. Comtesse fait basculer sur mariage se montre décidée, volontaire avec impératif, elle a dernier mot. Comte veut être vêtu ®
car moralement défait = dévêtu.
Suzanne elle pose questions à Figaro ®
elle met les choses en place, devient stratège plus Figaro qui déjà dépassé par événements. On voit apparition de dominance des femmes qui augmente tout au long de pièce, optique un peu " féministe " de comédie de Beaumarchais. Auteur toujours style avec rapidité, revirements de situation … pour tenir en haleine.
Acte III scène 5
de " Quel motif avait la comtesse " «
" comme dit la chanson du bon roi "
Situation
: Tout acte 3 sur procès de Marceline contre Figaro pour qu’il l’épouse. Ici comte apprend que Suzanne a informé Figaro des intentions comte, donc décidé lui faire perde procès. Montre son autorité dans justice. Début de scène public connaît intentions Figaro et comte
Scène manque vraisemblance (aucun intérêt pour Figaro ni pour l’autre), car Figaro perd avantage acquis s’est dévoilé. Que virtuosité Beaumarchais justifie : multiplication des obstacles.
Plan :
- L124 «
L137 sur motif de comtesse
- L137 «
L153 sur Figaro, lui visé
- L154 «
L188 voyage en Angleterre, critique de politique
Axe I : Joute verbale
- composition passage
: rapport de force Figaro/comte, dès 2ème partie rupture dans dialogue par apartés. 1ère et 2ème partie : bonhomie familière Figaro, attitude tempérée : " n’humilions pas l’homme qui nous sert bien ", ça laisse augurer suite( plus vigoureuse), répliques comte aussi modérées, voilées. Allusion " cette belle association ". Puis coups plus précis, directs du comte " toujours du louche dans ce que tu fais ? ", " jamais aller droit " ®
agressions. Figaro répond par autres questions : " comment voulez vous ? " (interrogations oratoires). Parfois répond quand demande pas ®
esprit d’à propos, déjà sait bien renvoyer balle " Et si je vaux mieux qu’elle ?… ". 3ème partie Figaro contre-attaque : déplace sujet de conversation, de façon spéciale déroutante, car était dans situation délicate (visé). Là terrain nouveau : Londres. Figaro affirme refus, tourne pas autour du pot " je ne serai pas " ®
futur indicatif. Plus trouve parades toutes attaques comte, futé car attise comte en évoquant amour avec Suzanne Þ
lui fait envie, le rend jaloux… Comte répond, parfois avec vivacité " qui t’empêcherait de l’emmener ? ". Donc dialogue deux parties une comte a dessus, après Figaro a dessus, chacun essaie d’interpréter paroles de l’autre pour déjouer plans, affrontement tactique ou deux sont à égalité.
- Maîtrise langage
: surtout Figaro, capable enchaîner en reprenant attaques (toutes répliques).
- Effets de ironie
: que avec partenaire. Figaro se met dans langage maître, public comprend. Mais fin comte sait que Figaro au courant Þ
procès de Marceline.
" je ne serai pas courrier étrenné des nouvelles intéressantes " ®
périphrase. " feindre d’ignorer ce qu’on sait… " ®
oxymores. Tous procédés pour dire ce qu’il pense même si un peu de façon détournée, comte pas dupe.
Mais Figaro montre que pas prêt d’être dupé.
Axe II : Image que donne scène de la société, son procès
Beaumarchais pas révolutionnaire mais critique certains aspects dans société de l’époque. Figaro a expérience de vie, lucidité. Dans relation maître/valet, il exprime comment sent choses, utilise formes générales (car peut pas viser directement comte) : pronom indéfini, maximes (phrase très générale, brève et frappante) " médiocre et rampant et l’on arrive à tout ".Figaro exprime un peu voix du Tiers Etat.
- Exprime tension sociale de époque. Dès L149 métaphore filée " marcher à la fortune … courir… ", Figaro en fait une allégorie (personnification d’idée, abstraction, renvoie sens figuré) et utilise parataxe (phrases courtes, unes à suite autres) : " chacun veut courir, on se presse, on pousse, on coudoie, on renverse, arrive qui peut ; le reste est écrasé. " ®
nombreux verbes action = monde bouge est désorganisé, c’est un peu anarchie aucune solidarité ; image de société ou faut lutter pour réussir.
- Comte veut qu’il " étudie sous lui " mais Figaro refuse, car comte toujours intention de le laisser rang subalterne ; " sous " traduit bien supériorité que se donne comte. Ici relation comte/Figaro révèle hiérarchie de société et ses conflits entre différentes catégories sociales.
- Procès de aristocratie
. Revendication mérite personnel contre grands seigneurs qui ont que naissance, privilèges comte pas logiques, injuste (droit de cuissage abolit et veut Suzanne), pouvoir qu’il a sur justice. Plus comte a recours système d’échange (Suzanne s’offre à lui, bonne place Angleterre) peut pas que ordonner là Þ
perdu suprématie, décadence de aristocratie car résultat de légèreté (ici libertinage) ; échange montre droit cuissage dégradé car avant comte demandait pas autorisation. Aussi Figaro pas désintéressé (différent du Barbier où son esprit au profit comte), rôle très important de argent, aristocratie embourgeoisé comme Figaro. Argent apparaît comme dernier rempart de aristocratie pour conserver suprématie dans société ®
grande fragilité. Voit que comte encore maître car Figaro accepte de se plier.
Axe III : Vision satirique de pratique politique
Beaumarchais fait lui-même expérience de diplomatie, ici mêmes accents et procédés que Du Bellay (p288 16ème portrait satirique du courtisan de Rome : " marcher d’un grave pas, et d’un grave sourcil, Et d’un grave sourire à chacun faire fête, Balancer tous ses mots, répondre de la tête, Avec un Messer non, ou bien un Messer si ; … et d’un son Servitor contrefaire l’honnête, ").
- Aspect perverti de société entre être/paraître
: confusion. Dans tirade système antithèse : " feindre ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu’on entend … " ®
effets de chiasme (reprise mêmes terme mais inversés, disposition croisée ABBA) Figaro met relief confusion être/paraître. Souligne hypocrisie des hommes politiques.
- Bien que Beaumarchais pas considéré comme révolutionnaire (sinon pas tant joué) pas considéré comme dangereux pour monarchie, comme si ignorait imminence de révolution,
porte en lui idées de révolution : mérite personnel, remise en cause privilèges…
Là Figaro reprend la façon de voir les choses d’Alceste : lui aspire à identité, l’extrême franchise (ce qui dangereux), se dresse contre hypocrisie et indifférenciation des hommes (restent des on…).Donc ici référence Molière + inscrit valet dans bonheur conjugal (nouveauté). Figaro montre personnalité plus complexe, change de son unique gaieté (moins sautillant) ; cette fois cherche faire plutôt qu’à être, un des changements entre Barbier/Mariage.
Acte V scène 3 «
" et partout je suis repoussé "
Situation : Là Figaro vient d’apprendre que Suzanne a accepté un rendez-vous avec comte. Après avoir triomphé de tous les obstacles à son mariage (procès, retrouve ses parents, accord du comte qui signé contrat …), il se retrouve devant la trahison de sa bien-aimée qui en réalité a tout combiné avec comtesse pour duper comte. Dans acte V, seule chose importante billet que reçoit comte ; le reste danse … (diversité).
Plan :
- L64 «
L69 " cérémonie " accusation des femmes
- L69 «
L79 " jouter… " faux dialogue avec comte
- L79 «
L86 interrogation sur lui-même
Axe I : les différentes tonalités du monologue
Didascalies apprennent que dès début Figaro seul, ce monologue un des plus longs du théâtre. Beaumarchais trouvé manière de rendre agréable, a surmonté difficulté de l’ennui. Ici malgré ralentissement action pas ennuyeux.
caractère méditatif du monologue : personnage (" s’assied sur un banc ") réfléchit " il riait en lisant le perfide et moi comme un benêt ", s’apitoie " et partout je suis repoussé ". Délibère aussi : se débat avec lui-même, s’étonne, s’interroge, a incertitudes, hésite, nourrit pensées contradictoires " le tien est il donc de tromper ? ", " est il rien de plus bizarre que la destinée ", " Qu’avez vous fait pour tant de bien ".
Pessimisme de tirade : " du ton le plus sombre ". Ponctuation abondante qui traduisent sentiments Figaro, ses émotions. Fréquentes interruptions ®
points suspension qui montrent réflexion intérieure et incapacité exprimer ce qu’il ressent, pronoms changent, changement rythme et tonalité.
Plan : variété du monologue. 1ère et 2ème partie : exclamations répétées, interpellation femme, puis comte. Rythme rapide avec phrases inachevées (points suspension) " et moi comme un benêt " : indignation et presque désespoir au sujet Suzanne (la désigne par allusions " femme … " " elle ") car condamne infidélité ; avec comte exclamations, interjections, répétitions pour se donner force ®
ton plus agressif, ironie " si fier ", " pour tant de biens ", mépris " rien de plus " " homme assez ordinaire ". Oppose tout ça à lui avec vigueur " tandis que moi morbleu " et compare les deux destinées. Fait hyperbole pour donner ampleur à son mérite " plus de science et de calculs qu’on en a mis à gouverner toutes les Espagnes "
3ème partie : rupture du rythme " on vient " ; changement subit ralentissement (phrases plus longues) mouvement retour sur soi (prédominance je) ®
réflexion amère, étonnement sur destinée Þ
long passage narratif. Montre son incompréhension. Tonalité plus lyrique mais en contraste avec réalisme vocabulaire.
Figaro dans crise, fait le point sur sa vie ; action subit ralentissement modéré (car rythme assez rapide). Pas d’ennui car grande variété dans ce monologue.
Axe II : Critique de société
- privilèges de noblesse
. Enumération : " noblesse, fortune, un rang, des places … " ®
ironie de Figaro sur naissance + prétendues biens (gains) dus aux qualités. Implicite : critique droit du seigneur (droit cuissage), dénonce hiérarchie société d’ordres = suprématie noblesse. «
en quelques lignes on a essentiel de critique de toute pièce.
- Difficulté d’être roturier
: compare situation Figaro/comte. Ampleur de effort (hyperbole), avec exagération mais finalité = " pour subsister seulement ". Echec honnêteté dans société inégalitaire où " partout repoussé " ®
opposition talent/poste obtenu. Réclame société où talents, mérite reconnus et plus que naissance et rang. Pas d’injustice sociale.
- Ces
revendications rejoignent celles philosophes 18ème , sont dans ère temps ; mais critique à limite de intrigue et surtout en l’absence comte alors que Figaro traverse moment crise affective. Þ
atténue portée révolutionnaire des paroles Figaro.
Axe III : Figaro
- rapports avec femmes
: découragé par cette trahison, plus du tout dans bonne humeur, comme si peut tout supporter sauf ça. Þ
souffle coupé, phrases nominales inachevées, que mots = son émotion. Angoissé, généralise attitude Suzanne à toutes femmes, dans logique passage : s’interroger sur humain. Là montre désenchantement en plus ne peut accuser directement celle qu’il aime (impuissant devant Suzanne).
- Figaro metteur en scè
ne ; théâtre dans théâtre. Se met en scène et se regarde (sa vie), faux dialogues que s’instaurent.
- Porte-parole bourgeoisie
(car entrepreneuse, travaille…) dans ses revendications. Pourtant ici désespoir et découragement, ses faiblesses apparaissent : Figaro dominé par vie ®
participe présent, passé " faisant, volé par, élevé, repoussé ", pronom complément (et pas sujet) " m’avoir refusé, elle me donne, il m’a fallu … ". se ressaisit certains moments (contre comte) suit idéologie fondée sur efforts, valorisation capacités en opposition à glorification amour, plaisirs (les liaisons dangereuses de Laclos) ®
aristocratie. Figaro s’adapte tous imprévus, comme bourgeois qui disent faut se reconstruire soi même. On le voit ici comme quelqu'un jaloux qui surveille …
- Une certaine philosophie apparaît
: rôle de fatalité, Figaro plus amère et déterministe (se rapproche de conception de Jacques le fataliste tout était écrit la haut). Il est en proie au désarroi, on échappe pas son destin.
- Cependant humour aussi présente
. Se moque de lui-même avec dérision " comme un benêt ", " se regarde jouer " me voilà faisant le sot métier de mari… " en ajoutant touche d’humour " quoique je ne le sois qu’à moitié ! ". Il dit au comte " et vous voulez jouter " après comparaison, son naturel enjoué et arrogant revient, il veut bien montrer sa supériorité au comte (au moins dans domaine habileté et intelligence).
Fin pièce montre dans dernier moment plus dramatique, donne aperçu du nouveau caractère Figaro (aussi pour Mère coupable). Là où critique à apogée.